NON-LIEUX
Philippe Barriere, Eddie Can, Atelier 4eme année.
Avec le séminaire du Professeur Marie Aquilino Ph.D « Paris L.A. ».
Non-lieu; Terme de jurisprudence. Déclaration d'un tribunal pour constater qu'il n'y a pas matière suffisante pour poursuivre. Ordonnance de non-lieu.
Non-existence; Terme de philosophie. Manque d'existence ; néant.
Non-lieux; Terme défini dans une Introduction à une Anthropologie de la Sur modernité par Marc Auge. « … espaces d’anonymat qui accueillent chaque jour des individus plus nombreux. Les non-lieux, ce sont aussi bien les installations nécessaires à la circulation accélérée des personnes et des bien biens (voies rapides, échangeurs, gares, aéroports) que les moyens de transport eux-mêmes (voitures, trains ou avions), Mais également les grandes chaines hôtelières aux chambres interchangeables, les supermarchés ou encore, différemment, les camps de transit prolonge ou sont parque les refugies de la planète. » (1)
Terme défini pour l’Atelier. L’Atelier réduira cette définition et s’intéressera à œuvrer sur des espaces en devenir, non défini et entre deux états. Ce sont en général des endroits de passage, publics et anonymes à la fois, ou des espaces en vacances qui n’offre pas beaucoup d’espoir de devenir autre qu’une répétition de leur environnent immédiat.
Problématique générale
Pour Marcel Gauchet ‘le triomphe des libertés individuelles interdit la représentation d’un destin collectif et d’un pouvoir exercé en commun’. (2)
Cet apparent triomphe des libertés individuelles a été exhorté par une économie de consommation de masse qui, avec sa politique d’expansion économique et territoriale, a eu pour une de ses conséquences le développement de l’espace périurbain et de ses non-lieux. Ces derniers sont à la fois espace résiduels et espace collectifs, ils accompagnent l’espace périurbain essentiellement caractérisé par l’absence d’architecture et de conscience collective qui lui serait nécessaire pour s’engager dans un devenir au-delà d’un présent immédiat.
La sociologue Claudine Haroche note ‘ la montée de l’informel’ (3) dans les relations existantes d’une société de plus en plus ‘fluide’, ‘mobile’, marquée par l’abolition de toute frontières (territoriales, public privée). ‘ L’informel’ se confirmerait au niveau de l’environnent bâti et des processus de sa déstructuration ou de son désengagement, voire de la déliaison spatiale entre ces différentes parts.
En d’autres termes l’existence de non-lieux fait apparaitre des phénomènes qui semblent incompatibles et contradictoires et révèlent l’incapacité de notre société de faire la synthèse de ses éléments constitutifs et qui lui on permit d’œuvrer et parfaire une civilisation.
Cependant les non-lieux engagent les conditions même qui rendent nécessaire la définition de nouveaux espaces, de nouveaux programmes et qui de ce fait, pourrait satisfaire des nouvelles nécessitées qui n’ont jamais été actualisées.
Les non-lieux sont des espaces qui « restent », résiduels, souvent mutilés ou sevrés de leur autonomie. Ils ne proposent comme culture que celle, anonyme et anthophage, de la consommation et des mass media. Ils nous enfoncent dans un réel cru, étroit, et d’une quotidienneté sans issue qui n’offre et n’admet rien, ni valeur, ni espoir qu’une banalité sans appel.
Comment peuvent-ils être des instruments nécessaires pour repenser l’espace individuel et l’espace collectif en tenant compte du récent changement des nouveaux modes communication (internet, téléphone portable…etc.,) et de celui du statut de la famille (famille recomposée, étendue, uni-parentale, colocation, cohabitation, pension de famille) comme schéma traditionnel ?).
Problématique pratique :
L’atelier est à mi-chemin entre théorie et pratique, il s’attache à poser une question particulière dans un milieu humain précis déjà aborde dans le séminaire du Professeur Marie Aquilino.
La théorie imprègne l’enseignement et se développe par des explorations analytiques. Le résultat doit cependant proposer des solutions pratiques, engageant des exigences culturelles et environnementales visant à résoudre un problème réel et à en proposer une solution concrète.
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Par conséquent le but de l’atelier est de poser des interrogations et de trouver des réponses applicables touchant à différents domaines. Ces réponses posent l’architecture comme instrument du changement et impliquent une transformation prenant en compte une situation existante : son rôle est de résoudre le déséquilibre contextuel du milieu préexistant.
Le point de vue de l’architecte est celui qui permet d’accéder au niveau à la fois le plus profond et le plus structurant de l’organisation humaine des sociétés. Il est aussi celui qui permet de saisir leur déploiement dans le temps présent pour mieux œuvrer à leur devenir.
Il s’agit donc non seulement de réhabiliter des non-lieux, d’apprendre - au-delà la ville mythique et les paysages fantômes qu’ils représentent - à les déchiffrer et à les utiliser non comme un autre espace type à bâtir. Ils sont des clefs incomparables pour débloquer les verrous d’une contemporanéité verrouiller dans son actualité et anticiper l’intelligence de l’histoire se faisant, et de ce fait, poursuivre les valeurs de progrès pour lesquelles l’architecture a toujours œuvré.
Horaires de l’atelier:
Philippe Barriere ; Vendredi de 9.30 à 17.30 et le samedi 9.30 à 14.00 heures
(Présence une semaine sur deux). E-mail : pbarrier@ku.edu
Eddie Can: Samedi de 10.30 à 17.00 heures. (Toutes les semaines)
E-mail : bunkerarch@gmail.com
Readings :
(1) Marc Augé, « Non-Lieux »; La librairie du XXI e Siècle, 1992.
(2) Marcel Gauchet, « L’Avènement de la Démocratie » ; Gallimard, 2007.
(3) Claudine Haroche, « L’Avenir du Sensible » ; PUF, 2007.
(4) Francois Hartog, « Présentisme et expérience de l’histoire ».
(5) François Ascher ; « Les Nouveaux Principes de l’Urbanisme ». L’Aube intervention 2001.
(6) Sous la direction de Guy Mercier, Claude Belanger et Mario Bedard, « L’Avenir Municipal »; Editions Sylvain Harvey, 1999.
(7) Sylvain Allemand, Francois Ascher et Jacques Levy, « Les sens du mouvement »; Belin 2004.
(8) Georges Teyssot, « A topology of Threshold,” in: Home Cultures, Department of Anthropology, University College of London, Vol.2, issue 1, Berg (UK): 2005, pp.89-116.
(9) Arlette Farge; « Des lieux pour l’histoire ». Seuil ; 1997.
(10) Marcel Detienne, « Comparer l’incomparable ». Seuil ; 2000.
(11) Colson Whitehead, « Le Colosse de New York », Une ville en treize parties ; Editions Gallimard, 2008.
2 comments:
Seminar students,
Please read Walter Benjamin's essays on Paris,
Baudelaire, Work on Art in the Age of Mechanical
Production, and Philosophy of History. The books
(Illuminations/Reflections) are in the library. Please
make photocopie, so that everyone can have access
to the texts.
Marie
Seminar students,
Please check in with your name and email addresses.
I need to know who is and who is NOT in the studio.
We are still trop nombreux.
Thanks,
Marie
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